« Les animaux d’Alexandra Fontaine sont à la fois précis et flous. L’attitude est noble et jamais bestiale. Exacte dans sa ligne, l’espèce est souvent incertaine. Les animaux tendent une aile, déploient une mandibule, soulèvent une patte… De loin on perçoit comme une menace ancienne. On s’approche malgré tout, et le regard s’apaise, les brindilles s’affinent, les papiers froissés perdent leur limite. L’animal vibre, aux aguets, immobile, déjà ailleurs. On découvre alors que les animaux sont composés de traces. Morceaux de papiers calligraphiés, de métal, résille noire pour la mante religieuse, traces humaines et bouts de nature savamment prélevés fabriquent une étrange tension. Autour d’eux, l’espace s’aplatit, devient page et accueille des signes calligraphiés par une main étrange, que l’on voit revenir également dans les encres et les gravures. Le monde animal apporte ici son évidence et son mystère. »